Soutenance de thèse

Le Mercredi, 27. novembre 2019 -
14:00 - 19:00
Salle des Actes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Site Saint Charles

Madame Margaux TILLIER

Soutiendra mercredi 27 novembre 2019 à 14 h

Salle des Actes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Archéologie spécialité Préhistoire, protohistoire paléoenvironnement Méditerranée-Afrique

Titre de la thèse : Économie végétale et échanges en Méditerranée romaine (1er s. av. n.è – 5ème s. de n.è). Étude carpologique de contextes portuaires

Composition du jury :

  • M. Laurent BOUBY, Ingénieur de recherche, Université de Montpellier, codirecteur de thèse
  • M. Jean-Pierre BRUN, Professeur, Collège de France
  • Mme Marie-Brigitte CARRE, Chargée de recherche, Université d’Aix-Marseille
  • M. David LEFÈVRE, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directeur de thèse
  • M. Santiago RIERA, Professeur, Université de Barcelone (Espagne)
  • Mme Marie-Pierre RUAS, Directrice de recherche CNRS, Muséum national d’histoire naturelle, Paris
  • Mme Corinne SANCHEZ, Chargée de recherche CNRS, Université Paul-Valéry Montpellier 3
  • Mme Véronique ZECH-MATTERNE, Chargée de recherche habilitée CNRS, Muséum national d’histoire naturelle, Paris

Résumé de la thèse

La période romaine voit s’opérer des changements d’ordre culturel et économique, déjà amorcés par l’établissement des contacts en Méditerranée nord-occidentale durant l’âge du Fer. Les ports, zones d’interface entre la Méditerranée et l’intérieur des terres, constituent un objet d’étude intéressant pour aborder les dynamiques de circulation des denrées végétales et d’acclimatation des nouvelles plantes. L’objectif de ce travail est de caractériser l’économie végétale des zones portuaires méditerranéennes, et pour cela, nous utilisons comme outil la carpologie, c’est-à-dire l’étude des graines et des fruits archéologiques.
Ce travail est basé sur l’analyse carpologique d’échantillons inédits provenant de 14 sites archéologiques localisés le long du golfe du Lion et de l’Adriatique. Ces sites correspondent à des ports urbains et des sites de production littoraux. Ils livrent un matériel abondant, dont la majorité est conservée par imbibition. Nous proposons une synthèse multiscalaire des données carpologiques disponibles sur les plantes économiques et ornementales. La première échelle est locale et comprend ports et villae littorales avec l’arrière-pays, la seconde est macro-régionale et correspond au bassin nord-occidental et central de la Méditerranée. Une réflexion plus large est ensuite menée à l’échelle de la Méditerranée, en s’appuyant sur les données disponibles sur les zones portuaires du pourtour méditerranéen.
La confrontation des sources archéobotaniques révèle l’usage d’un cortège diversifié de ressources végétales, les céréales, la vigne, le figuier et l’olivier figurant parmi les taxons les plus récurrents. Le changement d’ère se caractérise par la généralisation en Méditerranée nord-occidentale de l’usage de nombreuses denrées et l’adoption de nouveaux produits tels que les pêches, les noix, les pignons de pin et les mûres. La consommation en contexte domestique de certains fruits – dattes, sébestes, jujubes – semble réservée à une population urbaine privilégiée. L’étude de contenus de récipients céramiques a permis d’identifier diverses préparations alimentaires et notamment des conserves de fruits, qui font écho à des recettes transmises par les auteurs antiques. C’est aussi dans l’aménagement paysager que s’illustre la diffusion des valeurs romaines, avec l’introduction, dès le changement d’ère, de nouvelles plantes ornementales.
Les analyses de morphométrie géométrique appliquées à des pépins de raisins et des noyaux d’olives archéologiques, issus de dépotoirs et de contenus en céramique, apportent un nouvel éclairage sur la diversité variétale passée de la vigne et de l’olivier. Formes cultivées et formes peu sélectionnées, proches morphologiquement de la vigne et de l’olivier sauvages, sont cultivées et utilisées conjointement durant l’Antiquité pour la production du vin et de l’huile et pour les fruits (raisins et olives) destinés à la table.

Dernière mise à jour : 21/11/2019