M. Samuel BATTUT
Soutiendra mercredi 5 juillet 2023 à 14 h
Salle des Actes n° 011 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Géographie et aménagement de l’espace
Titre de la thèse : Insularité, ouragans et catastrophes : vulnérabilités et capacités des Petits États Insulaires en Développement (PEID). Le cas de l'île de la Dominique (Petites Antilles)
Composition du jury :
- Mme Stéphanie DEFOSSEZ, Maîtresse de conférences, Université Paul-Valéry Montpellier 3, codirectrice de thèse
- Mme Nancy DE RICHEMOND, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3
- M. Frédéric LEONE, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3
- M. Thierry NICOLAS, Maitre de conférences, Université de Guyane
- M. Patrick PIGEON, Professeur, Université Savoie Mont-Blanc
- Mme Damienne PROVITOLO, Directrice de Recherche habilitée, Université Côte d’Azur
- Mme Marie REDON, Maîtresse de conférences habilitée, Université Sorbonne Paris Nord
- M Tony REY, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directeur de thèse
Résumé de thèse
La dévastation par l’ouragan Maria, le 18 septembre 2017, de la Dominique, un état des Petites Antilles, est souvent évoquée dans les discours médiatiques et politiques comme le symptôme d’une vulnérabilité particulière et intrinsèque aux territoires insulaires. Cette allégation est plus généralement dirigée vers les Petits États Insulaires en Développement (PEID), des territoires regroupés par les Nations Unies en fonction d’attributs communs (insularité et exiguïté, niveau de développement et statut politique), qui, combinés, affecteraient leur capacité à surmonter efficacement les perturbations et les crises. En raison de cette fragilité supposée, les PEID sont également érigés en observatoires des effets du réchauffement climatique, en particulier quant à la manifestation d’évènements hydrométéorologiques de haute intensité, dont les sciences du climat prévoient l’augmentation. Cette perception des îles comme étant spécifiquement vulnérables est toutefois critiquée par une partie des insulaires et de la communauté scientifique, qui y voient une traduction de l’hégémonie des représentations occidentales et continentales du monde – et de méthodes de recherches sectorielles ou superficielles.
Cette recherche propose donc de mettre à profit le caractère transversal de la géographie pour évaluer la vulnérabilité multidimensionnelle du territoire dominiquais face aux risques hydrométéorologiques, tout en questionnant le rôle joué par l’insularité dans la production des catastrophes. Différentes approches d’évaluation de la vulnérabilité ont pour cela été investies et articulées en cherchant à valoriser l’imprégnation du terrain et le changement d’échelles. Les résultats mettent en avant l’influence déterminante de la perception et des rapports humains à l’espace insulaire plutôt que celle de la topologie des îles dans la modulation du risque et des catastrophes. Ils mettent également l’accent sur l’importance des dynamiques relationnelles pour la compréhension des logiques territoriales, contestant un isolement insulaire généralement admis. Ces constats rejoignent l’invitation des island studies à repenser notre conception des territoires insulaires et fournissent des éléments utiles à la gestion des risques hydrométéorologiques à la Dominique.